Une opportunité pour une action "congolaise" conjointe "BIO & Coopération au Développement & Commerce Extérieur"

 

Parier sur le développement

"Pourquoi certains pays gagnent et d’autres perdent" appliqué sur la relation Belgique-RD Congo

Aucun pays en développement n’a pu se développer sans une croissance économique inclusive et l’engagement des élites locales

La démocratie et les droits de l’homme ne sont pas des conditions préalables au développement

Un pays échappe à la pauvreté non pas parce que le peuple le veut, mais parce que l’élite en profite

Dans son récent livre sur la coopération au développement intitulé "Gambling on Development  - Why some countries win and others lose" (juin 2022), Stefan Dercon, professeur à l’Université d’Oxford et ancien économiste en chef du Département britannique pour le développement international (DFID), affirme qu’aucun pays n’a été en mesure de se développer sans une croissance économique inclusive et l’engagement des élites locales avec pouvoir et influence. Non pas par un ensemble spécifique de politiques, mais plutôt par un "grand marché de développement", à travers lequel les élites d’un pays passent de la protection de leurs propres positions à des paris sur un avenir basé sur une croissance inclusive.

Des institutions étrangères (APD-ODA, ONG) qui luttent pour les droits de l’homme, la démocratie, les ODD, l’équilibre des genres, le droit du devoir de diligence, le renforcement des capacités des start-ups et des micro-entrepreneurs, ne réussissent jamais à réduire de manière impactante la pauvreté, la mortalité infantile, les taux de natalité élevés, le travail des enfants et d’autres inégalités.(*).

Les élites locales qui concluent un accord avec des entreprises manufacturières orientées vers l’exportation parviennent à réduire considérablement les inégalités. Avec un "marché de développement", cependant, certaines de ces élites courent le risque de perdre du pouvoir. 

(*) Stefan Dercon: Les ODD menacent de transmettre une idée fausse sur la façon dont le développement va se produire. (p. 269)

 

Donnant suite à la publication du livre "Derkon" ci-dessous trois encarts

  1. Un appel au gouvernement belge. Inspiré par Derkon, un appel au gouvernement belge pour encourager les « élites » politiques congolaises, par intérêt personnel bien compris, à faciliter des partenariats massifs entre les PME industrielles de la RDC et leurs pairs internationaux. La RDC représente aujourd’hui un maigre 0,035% de nos exportations (ACE-ABH), un pays qui comptera bientôt 100 millions d’habitants et une hydroélectricité sous-exploitée. (Le projet GRAND-INGA a une capacité potentielle de 46 réacteurs nucléaires).
  2. Quelques réflexions et citations "Derkon à épingler
  3. "Parier sur le développement" en 30 points (copies Twitter de Derkon)

Suggestion: Les gouvernements de l’UE n’ont qu’à faire de la publicité pour l’Afrique, c’est tout !

Le changement des mentalités aussi bien en Afrique qu’en Europe  L'industrialisation dix pays stables subsahariens épanouit l'ensemble de l'Afrique


Encart 1

Les institutions gouvernementales belges « Coopération au développement & Commerce extérieur & BIO » donnent les élites de la RDC envie de se profiler comme des facilitateurs de partenariats avec des PME avérées de la RDC avec des homologues industriels à l'international.

Une suggestion d’action de la part "d’un non-initié intéressé" après avoir lu le livre de Derkon

Les élites africaines se réalisent que seule l’industrialisation moderne et inclusive de l’Afrique garantit une vie décente et sûre à leurs petits-enfants.

 

 

 

 

 

 

 

 

Seules les élites autochtones réalisent une percée dans le développement inclusif de l’Afrique (Dercon)

Hydroélectricité GRAND-INGA (RD Congo) = 44 réacteurs électro-nucléaires

Une petite équipe de cadres des institutions du gouvernement fédéral ACE - DGD - ENABEL- BIO 

  • s’informe partout au monde, sur "pourquoi" des chaînes de valeur de PME industrielles à l'international et "comment" elles réussissent; 
  • s’informe sur les atouts de la RDC, quelle que soit la qualité de ses institutions actuelles : une sélection de régions stables et de PME industrielles établies, la classe moyenne instruite, sur le projet GRAND-INGA (= 46 réacteurs nucléaires).

Its the economy stupid (Cela saute aux yeux: "C'est l'économie, idiot!")

L’Afrique, en 2030 avec 20 pct de la population mondiale, ne représente aujourd’hui que 4 pct du commerce international. La RDC un maigre 0,04 pct. Ici une suggestion sur la façon dont les agences gouvernementales belges « Coopération au développement » et « Commerce extérieur » peuvent, de manière économique, donner des élites RDC envie de prendre le pari calculé de se découpler progressivement de l’infusion des exportations de leurs matières premières et de se présenter comme des inspirateurs des partenariats internationaux fructueux entre les PME industrielles établies. Sans participer financièrement à ces entreprises à but lucratif, elles facilitent un accord informel ("accord de développement") entre le gouvernement et des centaines de PME industrielles. Cela jette les bases de l’expansion de l’industrie manufacturière RDC et de la création d’emplois formels pour les quelques 750.000 jeunes qui, chaque année, entrent sur le marché du travail. Un pari calculé de l’élite politique pour assurer sa participation au pouvoir ainsi qu’une vie décente et sûre pour leurs petits-enfants.

En pratique

Les PME manufacturières congolaises établies (notamment d’équipements agricoles et de transformation alimentaire), d’ateliers d’électricité et de travaux de génie civil, recherchent des partenariats avec des pairs internationaux pour un transfert massif d’expérience industrielle. Ensemble, ils proposent de nouveaux produits et projets conçus et/ou fabriqués en Afrique et destinés à l’énorme ZLECAf en cours de réalisation.

Ensemble, ils créent plusieurs milliers d’emplois "formels". Les nombreux jeunes africains hautement qualifiés (h/f), y compris les informaticiens, obtiennent un emploi décent, des budgets deviennent disponibles pour les infrastructures, y compris pour les infrastructures numériques, et un énorme pouvoir d’achat est créé.

Un pouvoir d’achat aussi bien pour les micro-entrepreneurs locaux que pour les produits et services haut de gamme de l’UE. ("Développement 4 Digital", et non l’inverse). 

En Belgique. Une petite équipe de cadres des institutions fédérales "Coopération au développement et commerce extérieur" s’informe (1) sur "pourquoi" les partenariats industrielles à l'international et "comment" les réussir et (2) sur les atouts de la RDC (une sélection de régions assez stables de la RDC  avec des PME industrielles établies et une classe moyenne instruite, l’énorme marché de croissance de la ZLECAf , l’énergie hydroélectrique renouvelable GRAND-INGA = 46 réacteurs nucléaires; l'Afrique: 37 pct du potentiel technique mondial pour produire de l’hydrogène vert "abordable"). Ils respectent les situations politico-institutionnelles des pays africains "tels qu’elles sont". Ces équipes, en collaboration avec des fédérations d’entreprises, organisent des débats "hôtels de ville" partout en Belgique,  sous le thème "L’Afrique n’est pas celle que vous croyez".

En RDC

En RDC la Belgique patronne uniquement l’échange initial d’informations avec de petites équipes multidisciplinaires "Développement économique et commerce extérieur" de consultants locaux RDC sur "pourquoi" et "comment" réussir des partenariats à l'international de PME industrielles.

Ces équipes locales "traduisent" les réussites mondiales, ils les adaptent à  la culture et l’environnement des PME RDC.

Ils organisent des débats dans les hôtels de ville partout en RDC.

Thème : "Entrepreneur RDC osez partager votre rêve avec des partenaires internationaux". Les autorités RDC  patronnent cette composante africaine.

Budget

Trial and error. (Essais et erreurs – Tâtonnements). À l’heure de la transition climatique urgente et prioritaire, seule une fraction du budget actuel de la « Coopération au développement » et du « Commerce extérieur » est nécessaire pour tester rapidement et tirer des enseignements de la suggestion susmentionnée d’une vaste campagne de sensibilisation sur « l’autre Afrique » (en Europe) et sur les « partenariats internationaux entre PME industrielles » (en Afrique). En Chine, Dercon a vu beaucoup d’essais, d’erreurs et d’improvisation. Par conséquent, la suggestion d’introduire de nouvelles idées rapidement et à grande échelle à faible coût et d’apprendre de ses erreurs. Cela stimule la sérendipité, en trouvant, par hasard, de nouveaux produits, services et entrepreneurs percutants.  

(Le gouvernement belge n’a qu’à faire de la publicité pour l’Afrique, c’est tout ! Le changement des mentalités aussi bien en Afrique qu’en Europe - L'industrialisation dix pays stables subsahariens épanouit l'ensemble de l'Afrique)  et ouvrir les yeux des investisseurs industriels manufacturiers potentiels sur les opportunités offertes en Afrique.

 

En savoir plus

 

PS

  • La polycrise « Géopolitique & Poutine - Climat - Energie - Vieillissement de l’Europe - Démographie Afrique ». La moitié des pays africains n’ont PAS signé la note du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant l’invasion de Poutine.  Un nouveau signe de ressentiment africain contre les anciens colonisateurs qui encore - avec des contrats étranglés - achètent les matières premières africaines, créent de la valeur rajouté et des emplois chez eux et n’investissent pas en Afrique dans l’industrialisation manufacturière à forte intensité de main-d’œuvre.
  • L’Europe ne devrait-elle pas se concentrer d’urgence et avec la plus haute priorité sur l’industrialisation de l’Afrique? Même en délocalisant vers l'Afrique ses industries de base énergivores (acier, ciment, aluminium, produits chimiques, engrais, produits pétrochimiques - 25% de nos émissions totales d’azote). L’Afrique est un continent doté de 37% du potentiel mondial de production d’hydrogène vert à 2 €/kg et offre d’énormes opportunités de croissance. Une opportunité pour l’UE, grâce à sa propre énergie solaire et éolienne, de fournir suffisamment d’énergie verte pour une utilisation résidentielle et industrielle légère normale. Une incitation pour l’UE d’accélérer ses investissements dans des produits manufacturiers et services de haute technologie plus innovants et plus recyclables. Des produits et services à forte valeur ajoutée qui permettront de financer les salaires et retraites de sa population vieillissante.
  • Faire participer tous les cadres supérieurs fédéraux et régionaux, les politiciens, les conseillers politiques « coopération au développement - géopolitique - commerce extérieur - climat - énergie - entrepreneuriat - politique d’investissement - migration - ... »  à un tutoriel de groupe d’une heure sur le livre de Derkon? (“An ambitious and uncompromising analysis of the challenge of economic development across the world”)

Encart 2

Quelques réflexions et citations "Derkon" à épingler

 

  • Pour décoller par la croissance et le développement, les élites ayant le pouvoir et l’influence dans les pays pauvres doivent s’engager en faveur de la croissance et du développement, et être disposées à faire des choix économiques et politiques qui reflètent cela.
  • Un tel marché de développement d’élite est un pari: le succès n’est pas garanti; les avantages arrivent tard.

 

  • Les acteurs étrangers ont un rôle moindre qu’ils ne le croient. L’aide n’a jamais changé de pays : les choix/comportements politiques et économiques raisonnables des acteurs locaux l’ont fait. Et oui, les ODD n’ont aucun sens car les engagements ne sont pas pris au sérieux.

 

  • Les ODD risquent de véhiculer une idée fausse sur la façon dont le développement va se réaliser.
  • L’accent mis sur le financement est distrayant et probablement contre-productif (p.268, 269).
  • La corruption ou l’échec de l’État à parti unique. Ces problèmes sont des symptômes, pas des causes. Chaque civilisation a lutté contre la corruption. (p. xi)
  • Bangladesh. « La misère d’être exploité par les capitalistes n’est rien comparée à la misère de ne pas être exploité du tout » Joan Robinson, économiste marxiste (p.221)
  • L’économie informelle africaine. On estime que 30 p.c. de la richesse financière de l’Afrique (500 milliards de dollars) est envoyée à l’étranger par des individus riches. Augmentation annuelle des investissements directs (IDE) (p.297)
  • 'En lisant le livre, les praticiens et les universitaires peuvent en apprendre un peu plus sur le fonctionnement du développement international, et peut-être les rendre un peu plus efficaces?'
  • ‘Je ne peux pas vraiment donner de bons conseils sur la façon dont le changement se produira dans certains des pays coincés dans de terribles négociations d’élite. Je sais avec certitude que les étrangers, notamment les partenaires de développement, ne joueront pas le rôle central’.

Encart 3

(Stefan Dercon - Summary twitter thread @gamblingondev)

Gambling for Development in 30 points

1.The argument – 2.What it means for international development efforts? – 3.What it means for research? – 4.Who may like reading this book and why? – 5.What is missing?

 

  1. 1/What the book argues: how do countries win and how do they lose? 

  2. My thesis: for take-off through growth and development, elites with power and influence in poor countries must be committed to growth & development, and be willing to make economic and political choices that reflect this. Such elite bargain is a development bargain.

  3. It’s a common & essential feature of recent success stories, eg China, Indonesia, but also Bangladesh, Ghana, Rwanda, Ethiopia despite differences in how they did it (market vs state; autocracy vs democracy) & why places like Nigeria, DRC, Malawi or Sudan stay behind.

  4. A development bargain means actions in politics and economics supportive of political stability, economic growth and development: you need serious political commitment for that, use the state sensibly fit for own capabilities and be willing to learn and correct errors.

  5. It's a gamble: success is not guaranteed; benefits come late; political dynamics will likely undermine elite positions. It may emerge as a quest for legitimacy (e.g. China, Rwanda, Ethiopia), as a national narrative after conflict (Bangladesh) or just by power of ideas.

  6. Plenty of countries remain stuck in elite bargains that are not consistent with development and growth: elite bargains focusing on redistributing to supporters or even bluntly stealing from the country. Nigeria, DR Congo, Malawi and others don’t come out well in my book.

  7. Change is not easy. So it is remarkable that so many countries in recent decades found ways of progressing, with ups and downs, with imperfections, yes often with questionable behaviours in politics or corruption. But with undeniable progress for so many ordinary people.

 

  1. 2/What does it mean for international development?

  2. Core lesson: outside actors have lesser role than they believe. Aid never changed countries: sensible political  and economic choices/behaviours by local actors did, and aid that buys into these can be helpful. Ghana and Bangladesh are aid successes; but aid failed in many places.

  3. Silver bullets & magic beans that claim to ‘solve’ and ‘fix’ are a waste of time and money. Pie-in-the-sky global commitments (and yes the SDGs) are meaningless as commitments are not serious: those that need them would ignore; those elite bargains that like them do it anyway.

  4. Development finance whether from Beijing or Washington or Brussels often reinforces elite bargains that are not developmental by lack of selectivity or failure to understand local elite politics. Forcing choices via conditionality is no substitute for serious elite commitment.

  5. Aid as we know it risks being wasted in countries without a development bargain. At best it's a Band-Aid &may make outcomes worse as aid risks embedding vested interests against development. You better deeply understand the way politics/the economy functions and be self-critical.

  6. Good news: more countries appear to have moved towards a development bargain: support them vigorously, but patiently with finance–gamble on those driving these development bargains: the technocratic magicians in state or business; those driving learning accountability inside politics.

  7. Shifting odds is key. Well-meaning (hopefully) donors could derisk these gambles: fight illicit finance that pays bad politics; support exports as those need a long-term; provide public goods useful for those countries willing to gamble.

15. 3/What does it mean for research?  What does it mean for international development?

16. Won’t tell you what is worthwhile to research. I run trials and work on longitudinal data. I am not suddenly going to turn into a bad political scientist or scream at those who do ‘technical’ work. Development is not simply about political statements, elections or pol systems.

17. Places with development bargains increasingly have bureaucrats at local/central level keen on technical work: great. Here, uptake of plumbing kit may work well. But let’s not just encourage plumbers but also engineers that work with/empower bureaucrats to build systems.

18. However, don't ignore local political drivers and how econ. or development actions fits in. And in many other places, impact will be low as seniors are unlikely to be willing to make the choices, as it does not fit with their elite bargain, e.g. clientelism, kleptocracy, and more.

19.So humility is required by outsiders. I will admonish those who claim that their ‘solution’ solves much, that their one policy change will be ‘transformational’, that their start-up will ‘disrupt’. Don’t ever overstate your likely change, as too many don’t really want change.

20.The thesis of the book, it is said, is not testable. Maybe this is why I consciously did not want to write an academic book; but give a big picture view from lots of specific research. You'll never see me running a cross-country regression.

21. I ask why here and not there, and why now and not before; the past will matter but also the agency, the choices of elite players. As in multiple eq. models, it's not clear which one we will end in. Studying shocks, transitions, choices made?

22. 4/Who should then read this book?

23. This is not a technical book. But it should interest anyone that is interested in international development, either deeply supportive or sceptical. It is far richer than the lessons here suggest: I hope the way I wrote it will connect with the reader.

24. It tells stories and tries to accessibly explain research and data, not simply my own. As the actions and behaviours of individuals matter, I want to show the characters, the good, the bad and the ugly, and bring them to life. And hopefully it makes you smile a few times.

25. The practitioners may recognise themselves into this, and maybe reflect on how they work. With detailed  stories on Malawi/S.Leone/S.Sudan/DRC/Kenya/Uganda/Ghana/Ethiopia/Rwanda/Somaliland/ China/Indonesia/India/Nigeria/Lebanon/Nepal/Bangladesh are based on my DFID reports.

26. The academics will and should be critical but may learn a bit more how the coal face of international development works, and avoid overstating what they do. And maybe make them a little more effective, and dare I say useful?

27. Students at undergraduate and graduate level may be inspired to want to study more about development. They will enjoy the way debates are brought together, and learn early on about the difficulties and opportunities to link research and evidence to the world of policy making.

28. The sceptical/intelligent sympathiser may find a balance between the cynical bashing of what NGOs/ development agencies do, and the naïve happy-clappy proselytising about development peddled that only plays on the emotional part of the brain. (cue song: “We are the world”)

30. 5/The failings of the book

I give one: I cannot quite give good advice on how change will come in some of the countries stuck in terrible elite bargains. I know for certain that outsiders, not least development partners, will not play the central role.


Maak jouw eigen website met JouwWeb