Europe: 'mériter' un partenariat avec toute l'Afrique
Nouvelle opportunité : la Chine se retire de GRAND INGA
L’annonce début 2025 du retrait de la Chine du méga-projet hydroélectrique GRAND INGA en RD Congo : une opportunité unique pour l’Europe de proposer un partenariat public-privé à la RD Congo dans le but de financer, construire et exploiter ce projet de 44 GW (une capacité équivalente à celle de 35 réacteurs nucléaires modernes) ? L’électricité véritablement 'verte', disponible massivement à un cinquième du coût par GW de l’électricité nucléaire 'grise', incitera des industries à forte intensité énergétique à investir dans la région des trois pays près de GRAND INGA, à 100 km navigables du port en eau profonde de Banana.
L’industrialisation manufacturière africaine, à forte intensité de main-d’œuvre, pilotée par l’Europe, est l’occasion pour une Europe déficitaire sur le plan énergétique et démographique: (1) de ‘mériter’ un partenariat d’égal à égal avec son voisin africain, riche en ressources démographiques et énergétiques; (2) de créer le plus grand marché de libre-échange au monde pour des produits et services de haute technologie européens respectueux du climat et plus recyclables; (3) de reprendre, ensemble avec l’Afrique voisine, le contrôle géopolitique sur la scène mondiale.


Le 29 janvier 2025, un site d’information indien a rapporté que 'la Chine se retire du projet de barrage de Grand Inga en RD Congo'. Une nouvelle confirmée par BBC News. À la lumière de la guerre dans l’est du Congo et de la position de faiblesse du président Tshisekedi, ce méga-projet vert risque d’être à nouveau mis en veilleuse. La région RD Congo - Congo-Brazzaville - Angola de trois pays, située le long des 100 km du fleuve Congo inférieur navigable entre Matadi, à 35 km d’Inga, et le port en eau profonde de Banana sur l’océan Atlantique, est néanmoins idéalement située pour l’implantation d’industries de base énergivores (hydrogène, acier, aluminium, pétrochimie, engrais, ciment, verre,...) sans émissions significatives de CO2. Des matériaux de base qui sont massivement nécessaires pour la douzaine de mégapoles en construction le long des côtes africaines et qui, grâce à l’ammoniac vert d’Inga, peuvent être expédiés sans émissions de Banana dans le monde entier. Les entreprises énergivores qui annoncent un investissement dans la région GRAND INGA, dotée d’hydrogène vert bon marché, sur le marché en croissance qu’est l’Afrique, voient leur valeur boursière exploser.
D’où la proposition que la Belgique prend l’initiative de convaincre l’Europe (les principaux responsables politiques de l’UE ainsi que le monde des géants industriels et de la finance de l’UE) d’investir dans le projet GRAND INGA de 100 milliards d’euros et de présenter au Congo un partenariat public-privé pour le financement, la construction et l’exploitation de ce méga-projet vert, sur la base d’un plan d’affaires sophistiqué. Un investissement entièrement financé par un secteur privé avec des objectifs à long terme (fonds de pension, assurances) avec des garanties de l’UE.
Mettre fin à la malédiction de l’industrie extractive au Congo.
N’y a-t-il pas une chance réelle qu’une société civile congolaise articulée, l’église et des milliers de PME et de jeunes politiciens visionairs fassent comprendre aux élites politiques rivales actuelles que l’avenir pour elles-mêmes, pour leurs enfants et petits-enfants dépend de la croissance de l’économie productive et un emploi décent pour des millions de concitoyens?
La paix. Mettre fin à la dépendance des exportations des matières première peut réduire les conflits et les différends territoriaux, promouvoir la paix et attirer les investissements directs étrangers dans les industries agroalimentaires et manufacturières de pointe. Cela peut conduire à la création de 20 millions d’emplois formels et décents par an.
Répercussions sur l’Europe
On pourrait craindre que le transfert d’industries énergivores vers des régions tropicales dotées d’une énergie verte abondante en entraîne en Europe la perte de dizaines de milliers d’emplois dans l’acier et la chimie. Cependant, l’industrialisation inclusive de l’Afrique et la création annuelle de millions d’emplois décents créent un nouveau et immense marché de croissance de la ZLECAf avec 25 % de la population mondiale, le plus grand marché de libre-échange au monde. La disparition des industries mid-tech du siècle dernier, telles que l’acier et la chimie, oblige l’Europe à accélérer l’innovation dans des produits et services de haute technologie plus respectueux du climat et recyclables. Les produits chimiques et l’acier, basés sur les énergies fossiles, et leur transport sont à l’origine de 20 à 30 % de toutes les émissions de CO2 en Europe. Lorsqu’ils disparaîtront, l’énergie éolienne et solaire de l’Europe sera suffisante pour les usages résidentiels et les nouvelles utilisations industrielles légères ? En outre, l’industrialisation de l’Afrique et la création annuelle de 20 millions d’emplois décents remplacent l’émigration clandestine par une migration légale normale, souhaitable et nécessaire à la fertilisation mutuelle. Enfin, l’industrialisation de l’Afrique, impulsée par l’Europe, crée une puissante entente informelle entre l’Afrique et l’Europe. Une alliance entre voisins ayant des liens historiques/culturels, capable d'influencer des consultations géopolitiques mondiales sur des questions importantes (climat, biodiversité, démondialisation, conflits, libre-échange, migrations, etc.).
(*) Cruciale milieutest op komst voor BASF, het kloppende hart van Belgiës grootste chemiebedrijf (De Standaard 22/3/2025) (Un test environnemental crucial pour BASF, le cœur battant de la plus grande entreprise chimique belge)
Riskeren grote klimaatplannen voor Antwerpse haven te kapseizen? (De Standaard 2/4/2025) (Les grands plans climatiques du port d’Anvers risquent-ils de chavirer?)
(**) Book (Dercon) “Gambling on development”. Why some countries win and others lose (Parier sur le développement (Dercon): appliqué à la relation Belgique-RD Congo
En savoir plus
Coopération européenne au développement. Un aggiornamento
Et si la Chine investissait quand même dans GRAND INGA au Congo?
“Jobs”, that is what Africa is concerned about - Africa's advanced industrialisation in four phases - Europe needs Africa more than the other way around - Africa’s advanced industrialisation saves the entire planet - EU governments only must promote the “other” Africa. That’s all - ‘Schuman-Mandela’ AU-EU Energy-Intensive Industry Community
25/3/2025 Karel Uyttendaele (Belgium)
karel.uyttendaele{@}pandora.be
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2009-2024 Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal. - 900+ interviews with locally qualified engineers, economists and agronomists - 150+ introductions to discussion sessions 'The industrialisation of Africa'
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2004-2005 Belgium : Head of Staff State Secretary ICT - 1997-2004 Agoria Technology Federation - 1990-1996 Hewlett-Packard SE-Asia - 1968-1989 Hewlett-Packard Europe

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