Mérirer un partenariat avec l'Afrique | ECONOMIE CIRCULAIRE DU SAVOIR-FAIRE AFRIQUE-EUROPE

L'Europe est capable de mériter un partenariat fort avec l'Afrique

Réflexions d'un citoyen européen, avec une forte affinité pour l'Afrique, suite au voyage du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko en Chine (25-27 juin 2025). Les opinions sont également applicables à tous les autres pays africains. Actuellement, la Chine mène la danse à travers l'Afrique.

Le Premier ministre chinois promet d'encourager les entreprises chinoises à investir massivement au Sénégal

Sénégal

Xi Jinping reçoit Ousmane Sonko : un nouveau cap pour la coopération sino-sénégalaise "Une collaboration basée sur le respect des valeurs de chacun, et non sur des tentatives d'imposer ses propres valeurs aux autres." (Le Soleil, Sénégal 27/6/2025).
Ousmane Sonko à Davos : "L'Afrique est l'espace de croissance du XXIe siècle". Le continent est le seul endroit au monde où "tout reste à construire" - "C'est un marché important, avec une demande croissante de produits industriels et de services sophistiqués. L'Afrique représentera 25 % de la population mondiale en 2050." (Le Soleil, Sénégal 26/6/2025).
La Chine, une nouvelle frontière du Sénégal souverain (opinion : Professeur Mamadou Fall, UCAD. "L'alignement de l'Afrique sur les pays occidentaux a maintenu le triple fardeau des bas prix à l'exportation, d'une dette insoutenable et de programmes d'ajustement structurel qui ont réduit les dépenses sociales et érodé le pouvoir d'achat de la majorité de la population." (Le Soleil, Sénégal 27/6/2025).

"Mériter" un partenariat fort avec l'Afrique

Évolution du revenu par habitant dans le monde (bleu foncé)et en Afrique (bleu clair)."Alors qu'au niveau mondial, le revenu par habitant a augmenté de 75 % au cours des 30 dernières années, en Afrique, il n'a augmenté que de 25 %."

"Le PIB moyen par habitant en Afrique ne représente que 12 % de celui de l'Union européenne, avec un écart de 15 ans en termes d'espérance de vie moyenne. Nous nous attendons à ce que ces différences ne diminuent que marginalement au cours des deux prochaines décennies."

Institute for Security Studies South Africa (juillet 2024)

Source du graphique : MO* magazine 4/9/2024 "L'Afrique, un continent à prendre en compte"

Préambule

Soixante ans de coopération occidentale au développement (et trois billions d'euros) n'ont pas réussi à réduire l'asymétrie croissante du bien-être entre le citoyen africain et le citoyen du reste du monde.
Le citoyen africain a le droit de bénéficier du même niveau de bien-être que ses concitoyens du reste du monde.
L'économie définitivement mondialisée est dominée par des chaînes de valeur industrielles internationales ultra-complexes.
Partout dans le monde, à tout moment, tous les progrès ont été réalisés par essais et erreurs grâce à l'échange d'idées entre différentes cultures. Aucun pays, aucun continent n'a pu se développer en autarcie.
Le défi pour l'Afrique : offrir un emploi décent aux vingt millions de jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail.
À l'heure d'un partenaire américain hypercinétique et imprévisible, l'Europe recherche de nouveaux partenaires, tant commerciaux que géostratégiques. Pourquoi se tourner vers l'Amérique du Sud et l'Inde alors qu'à seulement 14 km et à une courte distance culturelle se trouve le grand voisin africain ?
L'Afrique, qui en 2045 aura un dividende démographique de 25 % de la population mondiale (contre seulement 8 % en Europe), le plus grand marché de libre-échange au monde, 60 % des terres arables mondiales, 50 % du potentiel mondial d'électricité solaire, 35 % du potentiel mondial de production d'hydrogène vert à 2 €/kg (contre 1 % en Europe), des matières premières climato-stratégiques en abondance, ainsi que le plus grand poumon vert du monde.
Dans un nouveau monde multipolaire, l'Afrique peut choisir des partenariats avec l'Occident, l'Orient ou le Sud global. Chaque partenaire aura la possibilité de mériter un partenariat avec l'Afrique.

Suggestions sur la manière dont l'Europe peut "mériter" un partenariat fort et durable avec l'Afrique.

D'ici 2025-2026, l'UE réussit à motiver 1 000 PME industrielles bien établies à conclure des partenariats gagnant-gagnant avec des homologues en Afrique (pas de start-ups, pas de nano-entreprises). Les partenaires européens assurent un transfert initial de chaînes de valeur industrielles avancées et de technologies sophistiquées vers l'Afrique. Le partenaire africain contribue avec son infrastructure (atelier, personnel), sa clientèle et sa connaissance du marché, des administrations et des cultures. Un tel partenariat entre des PME établies nécessite peu ou pas de ressources financières. Les bénéfices réalisés sont répartis équitablement entre les deux partenaires.

Une masse critique de partenariats efficaces entre les PME agit comme un volant d'inertie pour les IDE (investissements directs étrangers) des multinationales. Ensemble, un millier de partenariats entre les PME et quelques dizaines d'IDE jettent les bases d'une industrialisation agroalimentaire et manufacturière moderne en Afrique et de la création annuelle de millions d'emplois dans une économie formelle.

Ils apprennent, par essais et erreurs, les uns des autres. Le mélange d'une masse critique de cultures stimule la sérendipité : faire des découvertes fortuites par hasard ou par accident ; de nouveaux produits et/ou services véritablement prometteurs.

Les obstacles

En Europe. Le pessimisme afro profondément enraciné dans le subconscient de chacun (citoyens, entrepreneurs, universitaires, politiciens) : "L'Afrique ne serait toujours pas prête pour une industrialisation agroalimentaire et manufacturière compétitive". Quod non.
En Afrique. La crainte de la perpétuation de la domination par le partenaire européen, l'ancien colonisateur.

Les remèdes

Dans un langage diplomatique mais sans équivoque, tous les ambassadeurs de l'UA informent l'UE qu'un monde multipolaire définitif signifie que l'Afrique ne peut pas être liée à un seul partenaire. Il appartient à chaque partenaire de "mériter" un partenariat fort avec l'Afrique qui permettra à l'Afrique de s'industrialiser et de créer souverainement vingt millions d'emplois décents par an.
L'UE et tous ses ministres des affaires étrangères de tous les pays de l'UE organisent des débats publics pour "l'ensemble de la société" autour des thèmes "L'Afrique n'est pas ce que vous pensez" - "L'Afrique peut-elle sauver la planète ?" Objectifs ciblés : (1) provoquer un changement de mentalité dans le grand public de l'UE, parmi les entrepreneurs et parmi les politiciens ; (2) un millier de PME industrielles de l'UE bien établies forment des partenariats gagnant-gagnant et équilibrés avec des homologues africains.
L'UE finance, pendant 12 mois en 2025-2026 dans chaque pays africain, une petite équipe de jeunes "masters" en gestion d'entreprise, futurs facilitateurs des chaînes de valeur industrielles internationales. Ils étudieront ("recherche documentaire") pourquoi et comment d'autres pays en développement ont réussi et adapteront ces succès à la réalité africaine.

PS : Un changement de mentalité guidé de toute l'Europe "L'Afrique n'est pas celle que vous croyez". Explication "pourquoi" organiser des campagnes de sensibilisation massives 'pro-Afrique' à travers toute l'Europe. Un changement de mentalité "global" dirigé par les Ministres des Affaires Étrangères et des Partenariats Internationaux.