Endogénéiser l’économie du Sénégal

Grâce à des partenariats massifs de PME industrielles d’intérêt mutuel Sénégal- Europe?

Table ronde du 17 septembre 2024 à Dakar

Faire du pays un "Sénégal souverain, juste et prospère(SND 2025-2029)

 (version 27/9/2024version définitive le 7 octobre)

Quelques extraits de la stratégie à éplinger telle qu’observée par l’auteur de ce message


Promouvoir un développement endogène et durable, porté par des territoires responsabilisés, viables et compétitifs, jetant les bases de la souveraineté nationale.

Un secteur privé national fort avec le soutien de l’Etat régulateur, l’appui de services publics de qualité et un secteur financier plus actif polarisent une masse critique de populations au niveau des terroirs et mettent en place une croissance économique basé sur une augmentation de la productivité des activités et une diversification des exportations.

Le manque de compétitivité du secteur industriel formel est une cause majeure de la croissance économique du pays, qui est trop faible pour créer suffisamment de nouveaux emplois et réduire le déficit public. La structure opérationnelle, la grande capacité d’investissement et d’innovation des entreprises étrangères établies leur permettent d’être compétitives sur les marchés internationaux. Le budget national n’est pas un outil du développement économique. Des entrepreneurs sénégalais, de l’ensemble du territoire sénégalais, doivent identifier les secteurs industriels, tous secteurs économiques confondus, qui seront les moteurs de la croissance. En outre, le pays doit développer une stratégie pour attirer davantage les capitaux étrangers, en particulier les Investissements Directs Etrangers. 


Dans l’encadré tout en bas de ce message se trouvent quelques titres et passages de la "Stratégie nationale de Développement 2025-2029" (version 27/9)

Intéressant d’y retrouver plusieurs passages qui cadrent bien dans l’introduction et les commentaires de la table ronde du mardi 17 septembre à l’EMA School (Dakar): "Endogénéiser l’économie du Sénégal grâce à des partenariats massifs de PMI d’intérêt mutuel Sénégal-Europe"

  1. L’importance de la création, en 2025, de 100 partenariats sénégalo-européennes gagnant-gagnant et équilibrés de PME industrielles avérées (cfr. des partenariats sénégalo-internationaux) ;
  2. La croissance du revenu par habitant dans le monde au cours des 30 dernières années: en Afrique 25%, dans le reste du monde 75%

Pour rappel. Interprétation de l’introduction à la table ronde du 17 septembre :

"Des PME industrielles de partout au Sénégal cherchent massivement des partenariats avec des homologues internationaux et créent des pôles territoriaux de développement".

Le transfert massif de processus et de technologies complexes des chaînes de valeur industrielles internationales vers le Sénégal permet au pays de s’intégrer dans les chaînes de valeur industrielles internationales et de transformer localement des matières premières en produits exportables. Le Sénégal relève le défi colossal de créer des emplois décents pour ses 135 000 jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail.


Observations intéressantes de la table ronde du 17 septembre (copie de l’invitation à la table ronde dans l’avant-dernier encart de ce message)

Endogénéiser l’économie du Sénégal grâce à des partenariats massifs de PMI d’intérêt mutuel Sénégal-Europe


Deux constats/opinions d’introduction pour stimuler le débat

  1. L’importance de la création, en 2025, de 100 partenariats sénégalo-européennes gagnant-gagnant et équilibrés de PME industrielles avérées

Le transfert massif de processus et de technologies complexes des chaînes de valeur industrielles internationales vers le Sénégal permet au pays de s’intégrer dans les chaînes de valeur industrielles internationales et de transformer localement des matières premières en produits exportables. Le Sénégal relève le défi colossal de créer des emplois décents pour ses 135 000 jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail.

  1. La croissance du revenu par habitant dans le monde au cours des 30 dernières années: en Afrique 25%, dans le reste du monde 75%

Depuis trente ans et des centaines de missions économiques européennes en Afrique, des billions d’aide européenne, d’assistance militaire russe, des milliards de dollars en investissement chinois et ...l’émergence d’une classe moyenne africaine énorme et instruite, l’écart de revenu par habitant entre les citoyens africains et ceux du reste du monde ne fait que se creuser.


Réaction de quelques participants à la table ronde : Oui, ... mais

La réaction de certains participants à la table ronde à la suggestion d’accélérer la création massive de partenariats de PME industrielles Afrique-Europe : “oui” aux partenariats Afrique-Europe, “mais” à condition que des conditions préalables soient remplies :

  1. Le gouvernement sénégalais devrait soutenir des projets phares du secteur privé (le financement)
  2. Un plaidoyer pour une protection “intelligente” de l’économie nationale (le gouvernement exige une participation significative des entreprises locales dans la mise en œuvre des grands projets d’infrastructures)
  3. À leur retour dans leur pays d’origine, les hauts-diplômés de la diaspora devraient pouvoir bénéficier d’un salaire comparable à celui pratiqué en occident.

Importante remarque. 19 ans plus tôt:  les mêmes prérequis

En décembre 2004(!), à l’hôtel Méridien (maintenant « King Fahd »), devant le président Wade, la Commission européenne m’a demandé d’annoncer un programme européen d’assistance et de conseil sur la numérisation de l’Afrique. Peu de temps après, en 2005, au Conseil National du Patronat (M. Antoine Diop), lors d’une rencontre avec plusieurs entrepreneurs sénégalais, j’ai noté exactement les trois mêmes prérequis de 19 ans plus tard, pour réussir dans la croissance économique du Sénégal.

Recommandations

En feuilletant mes notes “Sénégal 2004-2006” j’ai trouvé trois recommandations en réponse à ces trois conditions préalables à la réalisation d’une croissance inclusive du Sénégal.

  1. L’accompagnement financier du public aux projets du secteur privé.
  • Ma réaction en 2005, souscrite en 2024 par la "Stratégie nationale de Développement 2025-2029". En Occident, l’argent des contribuables est très rarement mis à la disposition des start-up. Contrairement aux recommandations de certains cabinets de conseil étrangers, le financement de projets privés n’est financé que par le secteur privé : famille, amis, capital-risque privé, banques qui demandent des garanties collatérales, etc. … et à ne pas oublier : le premier client! Ce dernier y voit une opportunité d’augmenter rapidement sa compétitivité grâce à la solution innovante proposée par la start-up.
  1. La protection “intelligente”.
  • Ma réaction en 2005. Bien avant que le grand projet d’infrastructures ne soit officiellement lancé, la PME locale tente de nouer un partenariat avec une entreprise étrangère qui a déjà réalisé des projets similaires. L’entreprise étrangère apporte ses références, ses garanties de bonne-fin et son savoir-faire. La PME locale apporte sa connaissance de l’administration locale et réalise en sous-traitance des parties du projet qu’elle maitrise. Au cours de la mise en œuvre du projet, l’entreprise locale apprend “le métier” complexe de gérer des projets importants. Dans un second temps, le partenaire local peut mettre à profit son acquis d’un savoir-faire du premier projet et, en tant que maître d’œuvre, faire appel à des sous-traitants étrangers spécialisés.
  1. La rémunération des diplômés de haut niveau qui retournent dans leur pays d’origine.
  • Ma réaction en 2005. Partout au monde, les salaires des employés sont adaptés au niveau des salaires pratiqués dans le pays. Les investisseurs étrangers sont à la recherche des meilleurs candidats et sont prêts à accorder des salaires supérieurs aux salaires pratiqués en Afrique. Un grand nombre de partenariats avancés et d’investissements étrangers augmentent le niveau de rémunération qui permet au hauts diplômés de la diaspora, en profitant d’un coût de vie plus faible en Afrique, de bénéficier du même pouvoir d’achat qu’en Europe.

Une sévère critique  formulée avant même la date de la table ronde:  

“L’objectif du partenariat Europe-Afrique proposé est de renforcer et de consolider la domination de l’Europe sur l’Afrique”

 

  • En effet, l’économie extractive de l’Afrique est encore dominée par des multinationales étrangères. L’Afrique est indépendante depuis bientôt 70 ans. A l’Afrique de renégocier les contrats.

 

  • L’industrialisation manufacturière. La "Stratégie nationale de Développement 2025-2029" du Sénégal prône la transformation d’une masse critique de PME industrielles des terroirs sénégalais en moteurs de croissance. Le même document attire l’attention sur les grandes entreprises étrangères et recommande d’attirer les investissements directs étrangers, "Figures de proue des exportations du pays. Ils ont une très grande capacité d’investissement et d’innovation, ce qui stimule la productivité nationale et l’ensemble de l’écosystème économique."(p 26) D’où la suggestion avancée lors de l’introduction de la table ronde du 17 septembre de combiner les deux concepts : une masse critique de PMI bien établies, de tout le Sénégal, recherche des partenariats avec des homologues internationaux éprouvés. Dans une première phase du partenariat, la PMI africaine agira comme un maillon de la chaîne de valeur internationale et apprendra le métier de l’entrepreneuriat international (qualité, innovation, masse critique, technologies de pointe, sélection des partenaires, etc.). Dans un second temps, une partie des PMI africaines devient l’orchestrateur de la chaîne de valeur et assure ainsi l’endogénéisation de l’économie africaine.
  • PS 1. Tous les gouvernements du monde tentent d’attirer les IDE manufacturiers. (Chine, Etats-Unis, France, Allemagne, Suède, Belgique, Vietnam, Dubaï, Koweït, Ghana, Namibie, Kenya, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, Maroc, Algérie, Tunis, Cameroun, RDC, ...). Ils sont convaincus que seule leur industrialisation avancée (la réindustrialisation en Europe) est capable de créer plus d’emplois que le nombre de jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail et/ou de financer les retraites de leur population vieillissante. Dans leur pays d’origine, les IDE ont l’habitude d’évoluer dans une économie définitivement mondialisée, formelle et hyper-compétitive qui les oblige à innover rapidement et à respecter toutes les obligations sociales.
  • PS 2. Pourquoi plusieurs pays africains permettent-ils le rapatriement d’une partie des profits des IDE? ls savent que les IDE dans l’industrialisation manufacturière créent généralement un grand nombre d’emplois décemment rémunérés dans l’économie formelle. Impulsée par la protection de leur image de marque internationale ils respecteront les règles de la fiscalité locale. Plusieurs gouvernements de pays émergents s’intéressent principalement à la masse de recettes fiscales du grand nombre d’employés décemment rémunérés. En outre ils recherchent surtout le transfert massif et définitif de processus et de technologies avancés vers la tête et les mains des cadres et employés endogènes et vers les partenaires PMI en amont et en aval des chaînes de valeur de l’IDE manufacturier. Ils ont constaté qu’après quelques années de pratique à l’IDE, des jeunes cadres créent leur propre entreprise, augmentent considérablement le nombre d’entreprises endogènes, accélèrent le pouvoir d’achat des ménages et préviennent l’immigration illégale et le réchauffement climatique.
  • L’exemple ivoirien : 'Le moteur du développement de la Côte d’Ivoire de demain passera par la transformation des matières premières et passera par les joint-ventures entre européens et ivoiriens. Nous disposons d’un guichet unique CEPICI chargé d’aider les investisseurs étrangers à s’installer dans le pays. Un code des investissements et un régime fiscal attractifs ne garantissent pas seulement le retour sur investissement. Lorsque vous investissez, réalisez des bénéfices, vous pouvez rapatrier sans problème la partie de vos bénéfices que vous souhaitez rapatrier.’ (Marcel Amont-Tanoh, ministre des Affaires étrangères, Côte-d’Ivoire, 27/6/2019).
  • PS 3. Les IDE en tant qu’école de management. Il est impossible d’enseigner la pratique moderne des chaînes de valeur internationales et des technologies de pointe à l’université. Celle-ci ne peut être acquise que sur le tas, dans la pratique de l’entreprise qui est ouverte à la concurrence internationale.
  • PS 4. Les atouts de l’Afrique. L’Afrique dispose d’une énorme classe moyenne instruite (son dividende démographique), des matières premières de monde, aussi les climato-stratégiques, de 50% de toutes les énergies renouvelables, de 60% des terres arables du monde, du futur marché - 25% de la population mondiale - et de 20 pays subsahariens avec des institutions assez stables et des sites industriels accessibles.
  • PS 5. La sérendipité! Le développement d’une centaine de ces partenariats gagnant-gagnant Sénégal-Europe, et la fertilisation croisée entre deux cultures sur deux continents, stimule la sérendipité : “Découvrir par hasard de nouveaux produits, services ou secteurs vraiment utiles, innovants, qui créent de nouveaux emplois formels et du pouvoir d’achat tant en Afrique qu’en Europe.

Copie de l’invitation à la table ronde du 17/9/2024

Invitation personnelle

Table ronde limitée à 20 personnes

Mardi 17 septembre 18h-20h30

EMA School, Sicap Liberté, Sacré Cœur, Dakar

ENDOGENEISER L’ECONOMIE DU SENEGAL

Grâce à un partenariat Afrique-Europe d’intérêt mutuel?

Une initiative privée de neuf entreprises belges et de leurs alumni

Migration circulaire Sénégal-Belgique de jeunes professionnels sénégalais

 Table ronde sans introduction formelle. Les participants sont invités de donner leurs commentaires, rajouter des idées, marquer leur accord ou désaccord sur le texte ci-dessous

(“du néo-colonialisme?”-“l’Afrique n’a besoin de personne!” - “la Chine ! ”).

En transformant localement ses matières premières en produits exportables et en s’intégrant dans des chaines de valeur industrielles internationales le Sénégal réalise le défi colossal de créer un emploi décent pour ses 135 000 jeunes qui, chaque année, entrent sur le marché du travail. (15 millions en Afrique)

  • L’accélération du transfert massif vers le Sénégal des processus et technologies complexes des chaînes de valeur industrielles internationales.
  • Créer en 2025 cent partenariats sénégalo-européennes gagnant-gagnant et équilibrés de PME industrielles avérées (1.000 partenariats PMI Afrique-Europe)

 Une Afrique “responsabilisée” dit à l’Europe:

“Les atouts de l’Afrique sont sa classe moyenne instruite, ses matières premières (…climato-stratégiques), 50% de toutes les énergies renouvelables et terres arables du monde, le futur marché ZLECAf (25% de la population mondiale, Europe 7%), ses démocraties naissantes, ses sites industriels accessibles.

Vous l’Europe, momentanément vous avez une longueur d’avance grâce à votre expérience dans la pratique des chaînes de valeur industrielles internationales ultra-complexes dont nous avons besoin. Discutons de la manière dont nous pouvons, dans un intérêt mutuel et équilibré, transformer nos matières premières en produits exportables, créer 135 000 emplois par an au Sénégal, augmenter rapidement le nombre de nos entreprises endogènes et le pouvoir d’achat de nos ménages, prévenir les migrations forcées et le réchauffement climatique. Stimulons un énorme nouveau marché dont aussi l’Europe a besoin.

L’Afrique et l’Europe, on se connait et on se comprend. Stimulons sans tarder la création d’un millier de partenariats Afrique-Europe gagnant-gagnant de PME industrielles avérées.  (100 au Sénégal)

 Une information bienveillante à l’Europe:

une Afrique autonome peut choisir entre l’Est, l’Ouest et le Sud global”.

"Stratégie nationale de Développement 2025-2029"

Quelques extraits de la stratégie à éplinger telle qu’observée par l’auteur de ce message

L’IMPERATIF D’UN NOUVEAU MODELE DE DEVELOPPEMENT

UN MODELE ECONOMIQUE FRAGILE ET PEU CREATEUR DE VALEUR

La construction d’un modèle économique endogène, à partir des pôles territoriaux de développement

Construire un cadre des affaires attractif pour le secteur privé national et l’investissement étranger.

Conduire une transition énergétique juste et équitable

Plus de place à l’initiative privée par le biais de partenariats public-privé dans les secteurs productifs comme l’agriculture, l’industrie ou encore l’énergie.

Le taux de croissance économique est attendu en moyenne à 6,5% sur la période 2025-2029. En dépit de tous les plans et programmes du passé, les résultats n’ont pas été à la hauteur des ambitions du pays, avec un taux de croissance moyen d’environ 3,2% sur la période 1960-2023.

L’économie a été marquée par un secteur primaire qui n’a pas réussi à assurer la sécurité alimentaire, un secteur secondaire peu dynamique et un secteur tertiaire dominé par l’informel. De plus, le financement de l’économie a été principalement tributaire de l’extérieur avec un accroissement de l’encours de la dette.

Le Sénégal vend au reste du monde des produits à faible valeur ajoutée. Le niveau de transformation industrielle est extrêmement faible.

Le Sénégal dispose de plusieurs filières industrielles avec un réel potentiel de développement. Quelle que soit la filière, la chaîne de valeur reste très peu développée. Plusieurs filières agro-industrielles commercialisent essentiellement la matière première non transformée. La situation est encore plus critique au niveau des industries manufacturières, où quasiment aucune matière première n’est réellement transformée. Les industries et services de soutien demeurent également embryonnaires.

La productivité de l’économie est structurellement faible. Cette situation est exacerbée par la structure de l’économie caractérisée par la prépondérance de l’informel.

 Les investissements n’ont pas permis de générer de la croissance économique suffisante pour créer de l’emploi, et mobiliser des recettes fiscales à même d’atténuer le poids de l’endettement public.

 Le tissu des entreprises est composé essentiellement d’entreprises informelles (97%) qui sont classées parmi les petites et moyennes entreprises.

 Les quelques grandes entreprises sont essentiellement à capitaux étrangers et interviennent particulièrement sur le marché domestique plutôt que dans la conquête de marchés extérieurs.

 Le financement bancaire de l’économie ressort à 34,3% du PIB contre des niveaux de plus de 90% au Maroc et dans les pays d’Asie du sudest. (p 18)

 L’endettement public n’a pas permis d’aboutir à une transformation structurelle de l’économie.

 La prospérité. 50% des moins aisés ne détiennent que près de 14% du revenu national avant impôt en 2022 au moment où 1% et 10% des plus riches se retrouvent respectivement avec 14% et 48%. (p 22)

 La croissance économique au Sénégal est estimée à 5,3%, ces dix dernières années. Elle est tirée principalement par les branches motrices que sont les activités extractives, les services financiers et la fabrication des matériaux de construction. Ces moteurs ont un faible effet d’entrainement sur l’économie et une contribution marginale (20,7%) à la création d’emplois hors agriculture, entre 2014 et 2020.

L’activité économique est dominée à 58,2% par le tertiaire et tiré par les services financiers et d’assurance, et les services d’administration publique. L’essentiel de la main d’œuvre est concentré dans ce secteur, avec 42% des emplois, dont le commerce qui absorbe une grande partie de la population s’activant dans l‘informel. Il s’en suit un réel besoin d’améliorer l’attractivité, la compétitivité et la productivité d’entreprises agricoles et industrielles formelles par des investissements ciblés et des réformes de l’environnement économique.

Le Sénégal ne dispose que de 9 entreprises formelles pour 10 000 habitants, soit 55 fois moins que le Maroc et 79 fois moins que Singapour… Cette lenteur s’explique par la faible productivité de l’agriculture et la capacité limitée d’absorption de la main-d’œuvre par le secteur industriel qui manque de compétitivité. Essentiellement agro-alimentaire et minière, l’industrie peine à décoller. Le Sénégal est resté cantonné à la simple production de matières premières, qu’il exporte brutes sur le marché mondial (or, zircon, arachide, anacarde, etc.) ou légèrement transformées (phosphates-acide phosphorique, farine de poisson).Important quasiment tous les produits finis dont il a besoin, sa balance commerciale est extrêmement déficitaire.

Les grandes entreprises jouent un rôle clé dans le développement économique des Nations. Elles sont les figures de proue des exportations du pays. Leur taille, leur envergure et leur structure opérationnelle leur permet d’être conquérantes et compétitives sur les marchés internationaux. De même, elles sont majoritairement détenues par des étrangers et sont parmi les leaders sur leur marché domestique. Elles ont une très grande capacité d’investissement et d’innovation, qui tirent la productivité nationale et l’ensemble de l’écosystème économique vers le haut. (p 26)

En fin 2023, le modèle de développement économique du Sénégal est en panne et, malgré les perspectives de démarrage de la production d’hydrocarbures, l’économie sénégalaise apparaît enfermée dans un cercle vicieux de fragilité et de dépendance. Face à cette situation, se pose la problématique de la réinvention d’un nouveau modèle de développement qui permettrait, au Sénégal, de recouvrer de façon durable sa souveraineté économique. (p70)

ENVIRONNEMENT MONDIAL, CONTINENTAL ET NATIONAL. Le monde vit une profonde rupture engendrée par le développement fulgurant des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). (p72)

Compte tenu de sa vulnérabilité au changement climatique, le Sénégal s’est engagé, à travers l’Accord de Paris sur le climat en 2015 et les Conventions internationales sur la biodiversité, à intégrer les principes de développement durable dans les politiques nationales. Cet accord engage le Sénégal à porter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à, au moins, 40% à l’horizon 2030. (p73)

L’élargissement des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite, l’Iran et les Émirats Arabes Unis, en janvier 2024, marque une nouvelle ère dans l’échiquier politico-économique mondial. Avec un poids d’environ 30% du PIB mondial, les BRICS+ seront un acteur majeur de l’économie mondiale. Le lancement de la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECAf) va transformer durablement la structure du commerce extérieur des pays africains et redistribuer les gains du commerce dans le continent. (p74)

Le démarrage de la production de pétrole et de gaz au Sénégal. Cette nouvelle filière peut représenter une opportunité pour le développement économique du Sénégal, ce qui requiert une transformation profonde de l’économie, à travers notamment une industrialisation autour de ces ressources pétrolières et gazières. (p75)

Le Sénégal continue d'enregistrer une augmentation rapide de sa population, rendant plus difficile la satisfaction de la demande d'éducation, de santé et d'emplois pour les millions de jeunes en quête d'un meilleur devenir. Le chômage des jeunes, y compris des diplômés, persiste, malgré les nombreux programmes et initiatives d’insertion mis en œuvre par l’État. La réponse à la forte demande d’emplois des jeunes VISION SÉNÉGAL 2050 - Stratégie nationale de Développement 2025-2029 constituera un énorme enjeu si le pays veut tirer profit de la fenêtre du dividende démographique (p76)

STRATEGIE DE LONG TERME. Une nouvelle vision à l’horizon 2050, « un Sénégal Souverain, Juste et Prospère »  basée sur un développement endogène tiré par les ressources et potentialités des terroirs, notamment à travers le développement de moteurs de croissance.

Changement inéluctable de modèle de développement est un impératif pour permettre au Sénégal de se hisser au rang des sociétés modernes qui ont déjà opéré ce changement (République Tchèque, Estonie, Vietnam) qui ont évolué vers des économies plus libérales, donnant plus de place à l’initiative privée.

Pour gagner le pari de la souveraineté, il y a lieu d’opérer les ruptures nécessaires. … Il convient de considérer le budget national non pas comme un outil de planification du développement économique ou de transformation structurelle, mais comme un moyen de financer les besoins en biens et services publics, soutenant ainsi les initiatives privées, notamment au niveau territorial…

 La question centrale que doivent se poser les Sénégalais dans cette transition est d’identifier les véritables moteurs de croissance, de savoir quel type de secteur privé doit jouer un rôle de leadership, et comment ce secteur compte financer ses initiatives de développement…  avec le soutien de l’Etat régulateur, l’appui de services publics de qualité et un secteur financier plus actif. Des réformes importantes doivent être engagées pour libérer tout le potentiel de création de richesse du secteur privé. Ces dernières porteront principalement sur l’amélioration du cadre des affaires, la formalisation de l’économie, la lutte contre la corruption et la mise en place d’un régime fiscal incitatif. (p77)

Le nouveau rôle de l’Etat dans sa quête de souveraineté économique sera adossé à un endettement soutenable et un cadre macroéconomique stable. (p78)

Proactivité. Face à un environnement international en perpétuelle mutation les agents économiques doivent être prêts à anticiper sur l’avenir, recueillir et exploiter l’information stratégique et éviter une gestion portée uniquement sur le court terme. (p79)

Un modèle de développement endogène nécessite la mise en place d’un nouveau paradigme de croissance économique basé sur une augmentation de la productivité des activités qui polarisent une masse critique de populations au niveau des terroirs et portées par un secteur privé national fort, un accroissement et une diversification des exportations. (p80)

La promotion des sciences et de l’innovation technologique, des piliers fondamentaux de la croissance économique et du développement, favorisent  l’adoption de nouvelles technologies ainsi que des pratiques de production innovantes. (p81)

Les fortes ambitions de croissance du Sénégal nécessitent une mobilisation accrue des ressources internes, notamment les recettes fiscales et l’épargne nationale. En outre, le pays doit développer une stratégie pour attirer davantage les capitaux étrangers, en particulier les IDE. (p82)

L’objectif global est de promouvoir un développement endogène et durable, porté par des territoires responsabilisés, viables et compétitifs, et jetant les bases de la souveraineté nationale.ouveraineté nationale.


30/9/2024  karel.uyttendaele{@}pandora.be